domingo, 3 de enero de 2010

EXPOSE SUR LE Livre I de La Cité de Dieu de Saint Augustin : La chute de Rome. Questions historiques et enjeux.

EXPOSE SUR LE Livre I de La Cité de Dieu de Saint Augustin : La chute de Rome. Questions historiques et enjeux.

Plan du travail
INTRODUCTION
I. PRESENTATION
I.1. Auteur
I.2. La Cité de Dieu : fruit d’une longue maturation
II. Les différentes résonances de l’ouvrage
II.1. La résonance politique
II.2 La résonance culturelle
II.3 La résonance religieuse
III. Interprétation de l’ouvrage
IV. Intérêt philosophique et actualité de l’ouvrage
IV.1. Intérêt philosophique
IV.2. Critique
CONCLUSION
INTRODUCTION

Il est ici question de présenter, commenter et donner une appréciation du Livre I De la Cité de Dieu (De Civitate Dei) de Saint Augustin. En fait, l’immense œuvre qu’est la Cité de Dieu n’a d’autres buts que celui de réfuter patiemment les dieux de la religion traditionnelle romaine en vue de déblayer les voies du Dieu vivant et vrai des chrétiens. De quoi s’agit-il exactement ? Pourquoi et pour qui cette œuvre a été écrite ? Quel problème soulève-t-il ? Autant des questions que le lecteur peut se poser et trouver des éléments de réponses à travers une lecture minutieuse de l’ouvrage. Le Livre I, tirant sa substance dans la première séquence des livres I à X, traite et parle de la mise à sac de la ville de Rome et de l’accusation faite contre les chrétiens. En sont-ils effectivement coupables de faits qui leur sont reprochés ? Telle est la question qui constituera l’ossature de notre réflexion. Toutefois, notre travail comportera une présentation de l’auteur et de l’ouvrage, d’une réflexion sur la Cité de Dieu comme fruit d’une longue maturation, les différentes résonances qui caractérisent l’ouvrage, une interprétation, un intérêt philosophique ainsi qu’une critique et une conclusion viendra le clore.

I. PRESENTATION
I.1. Auteur
Augustin d’Hippone, de son vrai nom Aurelius Augustinus, fils de Patricius et de Monica, est né à Thagaste (en Algérie du Nord) le 13 Novembre 354. Enfant, dont l’intelligence stupéfie l’entourage, Augustin entreprend des études avec succès qui le mèneront toujours plus loin. Il fait ses études secondaires à Thagaste et supérieures à Carthage. Puis, il revient à Thagaste comme professeur de grammaire.

Augustin est infatigable en ce qui concerne la recherche de la sagesse. En effet, son contact avec l’Hortensius de Cicéron changera ses sentiments et orientera sa vie vers le Seigneur. C’est alors qu’il découvrira l’immortalité de la sagesse qu’il se mettra à convoiter. Rhéteur orgueilleux, grande fut son amertume au premier contact avec l’Ecriture Sainte à cause de son mauvais langage. Il embrassa pendant plus ou moins dix ans la doctrine du manichéisme (doctrine qui enseigna à ses adeptes l’existence du bien et du mal en lutte permanente à l’échelle cosmique et humaine). Déçu par cette doctrine, Augustin se convertit au christianisme en 386 et fut baptisé en 387 par Ambroise de Milan.

I.2. La Cité de Dieu : fruit d’une longue maturation

Augustin se plait à rappeler au lecteur son plan rigoureux : (vingt-deux livres dont les dix premiers sont consacrés à la réfutation des païens idolâtres et de leurs défenseurs ; les douze autres à l’origine (XI-XIV), au développement (XV-XVIII) et aux fins (XIX-XXII) de deux cités. Il se garde de mentionner les nombreuses digressions qui allongent considérablement son ouvrage. C’est un des rares livres où se développe le progrès de sa pensée. Il en commença la rédaction en 412 et, sans de longues interruptions, il l’acheva au terme de treize longues années.

Si ce n’est pas un ouvrage de circonstance, la Cité de Dieu ne répond pas moins à une demande faite par un des ami d’Augustin Flavius Marcellinius, haut dignitaire de la chancellerie impériale, encore païen, mais désireux de s’instruire du christianisme. Les événements de la prise de Rome par Alaric en 410 sont plutôt l’occasion que la cause et, d’emblée, comme le souligne Jerphagon, « il convient de ne pas identifier Rome à la cité terrestre et l’Eglise à la cité de Dieu »[1].

A vrai dire, c’est dès 400 qu’Augustin porte en lui le terme de ce traité. « Deux cités, celle des impies et celle des saints s’avancent dès l’origine du genre humain, jusqu’à la fin du monde »[2]. Et un peu plus loin, nous lisons : « Jérusalem, la très illustre cité de Dieu dont les citoyens sont des hommes sanctifiés. Le roi de cette cité est le Seigneur Jésus-Christ »[3]. Et c’est au livre XIV, 23 de la Cité que figure la très dense affirmation : « Deux amours ont bâti deux cités : celle de la terre pour l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu et celle du ciel pour l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi »[4].

II. Les différentes résonances de l’ouvrage
En ce qui concerne les différentes résonances de l’ouvrage, elles s’échelonnent sur trois aspects sans lesquels l’on ne parlera sans doute pas de sa compréhension. Il s’agit des résonances politique, culturelle et religieuse.
II.1. La résonance politique

L’histoire du salut et celle de l’humanité ne sont qu’une même histoire. Elles ressemblent à deux cités promises et qui ont de fins bien différentes. Dans la cité terrestre, l’homme est lui-même sa propre fin. C’est la soif des honneurs, du pouvoir de domination, des plaisirs éphémères qui priment, la dignité de l’homme vaincu n’a pas d’importance. Dans les deux cités, l’aspect politique est lié aux religieux. Il a une allure théocratique et surnaturelle. Saint Augustin refuse tout idéalisme politique.

Il avait été déconcerté par la chute de Rome. Comment la ville où résidait le pape pouvait-elle s’effondrer de cette manière catastrophique ? Malgré la marque évidente de la politique dans le livre1, les 2 cités y sont mêlés et confondus comme dans l’œuvre entière, car Augustin y traite à la fois de religion, de politique et de culture.
Le livre premier traite principalement du pillage de Rome par les barbares de Alaric. En effet en 410 Rome, envahie par les Wisigoths sous la conduite du roi Alaric est prise, ruinée et mise à sac. Les habitants sans distinction de religion ont la vie en danger, tous sont victimes. Les ennemis tuent, pillent, violent. On se baigne dans du sang. C’est une véritable cruauté qui règne, les romains sont dans la misère. Mais cette guerre contre les romains a une particularité, beaucoup ont échappé à la mort en se réfugiant dans les lieux saints chrétiens. Or, dans le passé, dans les guerres antérieures il n’en était aucun cas semblable.

Les histoires de guerres révèlent que les vainqueurs n’avaient jamais eu compassion pour les vaincus. C’est le cas par exemple de Diomède et Illysse. Alors à Augustin de s’écrier : « lisez et montrez-nous des étrangers, des ennemis, maîtres d’une cité, épargnant ceux qu’ils savent réfugiés dans les temples de leurs dieux »[5] Même César en fit autant.

N’oublions pas que l’empire romain était un empire très puissant et assez étendu, « la glorieuse Rome ». Et les romains agissaient de même que les barbares quant à leur intérêt de conquérir de nouvelles terres : « lorsqu’ils prennent et détruisent tant de villes florissantes pour étendre au loin leur empire, à quels temples exceptés de la ruine générale ont-ils coutume d’accorder la vie et la liberté des vaincus ?»[6]

Exemple de Marcus : S’ils avaient fait le contraire, les historiens l’auraient retenu par écrit, eux qui n’ont même pas oublié ni les larmes que Marcus a versé avant de tuer son ennemi, ni Fabius qui ironise les statues des tarentins après les avoir ruinées : « laissons aux tarentins, dit-il, leur dieux irrités »[7] Ainsi, tout ce qui s’est passé de désastreux à Rome comme ruines, meurtres, pillages, incendie, désolation n’ont rien d’extraordinaires. Ce sont des horreurs, oui, mais c’est la coutume de la guerre. Mais alors, honte au vaincu tel Caton qui s’est donné la mort pour n’avoir pas pu supporter la victoire de César, ni préférer de souffrir dans sa chair comme Job de la Bible, de cruels tourments. Et la célèbre Rome, devait-elle mériter un abaissement de ce genre ? Non, les romains se croyaient trop puissants pour être vaincus. Ils étaient trop passionnés par la domination et se faisaient de l’orgueil d’une puissance éternelle, que Alaric et ses troupes ont démenti : scandale véritable. Mais par quels degrés s’est accrue chez les romains, cette passion de la domination ? Ils étaient des gens très ambitieux, les nombreuses victoires leur ont valu « des honneurs continus jusqu’à la puissance royale » Or, nous dit Augustin « l’ambition ne pouvait prévaloir que chez un peuple corrompu, par l’avarice et la débauche »[8]

En réalité, l’auteur n’a pas écrit un traité politique. Il avait pour souci l’annonce du royaume de Dieu, tout en rappelant aux dirigeants leur obligation de gouverner avec justice et clémence.

II.2 La résonance culturelle

Augustin naît en plein bassin méditerranéen qui lui servira de cadre de vie durant son existence. Le milieu n’est autre que celui de la civilisation hellénistique qui a pour fondateur Alexandre le Grand. C’est dans cet univers où prédomine le génie grec parmi d’autres génies du bassin méditerranéen qu’Augustin grandira en se laissant profondément marqué par la culture hellénistique ambiante. Il n’est donc pas surprenant que la Cité de Dieu en soit imprégnée et cela dans plusieurs aspects ou domaines. En effet, il y a lieu de constater que pour l’expression de sa pensée, Augustin recourt au latin plutôt qu’au grec populaire qui constitue la langue officielle de l’empire. Dans l’univers hellénistique, la civilisation est basée sur la pensée : ce sont des grands philosophes. Augustin explique scientifiquement les grandes bases. Pour lui, l’idée de « cité » part de la civilisation grecque. Il la signifie avec la conviction non seulement de savant, mais aussi de croyant.
La culture, telle mentionnée dans la Cité de Dieu, fait voir au lecteur, qu’elle est et demeure liée à une société. Les romains païens ou chrétiens avaient des rites qu’ils pratiquaient en diverses circonstances tels : la sépulture des morts, bien que l’on n’aie pu la pratiquer pendant la guerre comme le dit Augustin : « mais dans cette épouvantable moisson de catastrophes, combien de fidèles ont dû être privé de sépulture ? »[9]. Vue la dignité humaine, l’ensevelissement reste d’une importance capitale tant du point de vue culturel que religieux. Mais l’essentiel ne réside pas dans le fait d’être enseveli ou non.

Les romains avaient aussi la coutume du divertissement. Ils établissaient de nombreux jeux scéniques qu’Augustin qualifie de spectacles de turpitude, œuvres de licence et de vanité ordonnées par les dieux qui valaient moins que les pontifes. Pour lui, il aurait mieux valu
« Décerner les honneurs divins à Scispion, car c’est pour apaiser la peste meurtrière des corps que vos dieux réclament ces jeux scénique, c’est pour prévenir la peste morale que votre pontife s’oppose même à la construction d’un théâtre »[10],

objet de plaisir dont les romains ne pouvaient se passer. La culture religieuse, en particulier les sacrifices dus à Troie, relève de leur caractère culturel. (Ce sont les rites aux dieux).

II.3 La résonance religieuse

Qu’est-ce que la religion ?
« Etymologiquement, le mot dériverait soit du latin religere (respecter et
par extension vouer un culte), soit du verbe religare qui signifie relier :
la religion constitue alors un lien qui unit l’homme à Dieu comme à la source de son existence, notamment selon la tradition chrétienne. La religion se manifeste d’abord sous la forme d’un phénomène intérieur. »[11]

Augustin s’y révèle exégète, philosophe et théologien et s’inspire tour à tour de la Bible, de Cicéron, de Verron, d’Eusèbe, en remontant à Platon, Porphyre et Plotin. Toutefois, il offre une vision théologique de l’humanité, de l’histoire du péché et du salut, du bonheur et du malheur. Tel un rhéteur, brillant et prolixe, Augustin passe de la polémique à une démonstration dogmatique : après sa « fameuse démolition du paganisme », il entreprend de montrer que seul le christianisme propose la vérité qui satisfait le cœur et l’intelligence, étant le chemin qui libère du mal et de la misère. Il est à noter que la religion est le problème central de l’œuvre. Augustin y ressort les maximes de religion si parfaites et dignes d’être connues par tous ceux qui cherchent à correspondre aux desseins de Dieu dès ici bas.

Pour lui, le rôle de Dieu n’est pas de protéger la cité, mais de la conduire, car les païens romains demeurés fidèles pensent que la catastrophe de Rome est due à l’abandon des cultes païens, qui a irrité les dieux de Rome. De fait, Théodose l’empereur avait interdit en 391 ces idolâtries. Il faut donc combattre ces idées, « nous combattrons donc leurs assertions impies dans toute la force qu’il plaira à Dieu de nous départir, pour l’affermissement de la cité sainte et du culte de Dieu, sans lequel on ne saurait parvenir à la félicité promise »[12].

III. Interprétation de l’ouvrage

Sur la nature même de l’ouvrage, les commentateurs s’accordent aujourd’hui à le considérer non comme un traité de théorie politique, mais l’expression d’une philosophie de l’histoire, qui s’efforcerait de cerner un dessein divin dans le cours des événements. Augustin en grand bibliste et savant avertit y donne et développe une apologie du christianisme. L’ouvrage est qualifié de « théologie de l’histoire » ou de façon encore plus concise de « traité de la religion ». Cela puisque Augustin lit dans tous les événements qui surgissent la présence agissante du Dieu vivant et vrai des chrétiens.

Chemin faisant, l’on comprend aisément que les destinateurs de la Cité de Dieu sont les intellectuels, contemporains d’Augustin, non encore convertis au christianisme, même si l’auteur donne parfois trop l’impression de s’acharner sur un paganisme de bibliothèque. Pour lui, aucun mal n’arrive aux hommes de foi et de piété, « nous savons que tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu »[13].
Au Moyen Age, on s’est réclamé de cet ouvrage pour justifier la primauté pontificale (de Grégoire VII à Boniface VIII), alors qu’Augustin ignore la théocratie et ne dit nulle part que la puissance impériale ait été dévolue à l’Eglise. Il a toujours reconnu la légitimité et l’autonomie du politique. Jusqu’à une date récente pourtant, il y eut des historiens catholiques pour justifier l’augustinisme politique, affirmant, tel Arquillière « qu’il a permis aux papes de sauver la chrétienté de la mortelle emprise de souverains allemands »[14].

En conséquence, Bossuet, le grand théoricien de l’absolutisme royal, a lui aussi défendu les thèses de l’augustinisme politique, dans sa politique tirée de l’écriture sainte et son discours sur l’histoire universelle. Il a induit en erreur de nombreuses générations qui ont mal interprété, en partie à cause de lui, la Cité de Dieu.

IV. Intérêt philosophique et actualité de l’ouvrage

VI.1. Intérêt philosophique et actualité de l’oeuvre

Augustin n’est pas le premier à parler des deux cités, mais il est le premier à le systématiser. Dans La cité de Dieu, il veut montrer l’itinéraire de l’âme vers Dieu : une l’élévation spirituelle. Notre âme, en ce bas monde, est toujours inquiète parce qu’elle n’est pas dans sa patrie. Elle se dilate aux dimensions de l’histoire de l’humanité.

Le sac de Rome montre l’incapacité de l’homme à se substituer à Dieu et plus explicitement à se gouverner lui-même. Le livre présente un conflit de deux « loyalismes » : « Deux amours ont bâti deux cités : celle de la terre par l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu, celle du ciel par l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi »[15].
« La cité de Dieu » ainsi envisagée est comme un procès où Dieu, l’Evangile, l’Eglise et les chrétiens sont innocentés. La chute de Rome a suscité en Augustin une réponse dont l’ampleur oblige à un nouvel examen des rapports de Dieu et du monde (église et société politique).

Augustin a une conception de l’intervention de Dieu dans l’histoire. Pour lui, le politique est lié au religieux, raison pour laquelle il fait intervenir les lois de la cité céleste à celles de la cité terrestre, mais sans les confondre. Le chrétien, disciple du Christ n’est pas membre d’une seule cité mais de deux. Toute « la cité de Dieu » est parcourue par des enjeux théologiques la « vrai religion » est le christianisme que professe Augustin.

Le moyen âge a longtemps su garder les empruntes de ses écrits. Charlemagne s’en est inspiré pour la construction de son empire théocratique. S’il aimait les écrits de St Augustin comme le soulignent les auteurs originaux de son histoire, ce n’est pas pour sa personne, d’ailleurs plusieurs siècles les séparent. C’est simplement parce qu’il y a trouvé non seulement un style agréable (rhéteur, grammairien), mais une profondeur d’esprit qui , peut-on dire aujourd’hui situe la foi et la raison comme deux ailes d’un même oiseau qui conduisent vers l’éternité, pour reprendre ici les mots du pape Jean Paul II.

Cette œuvre trouve toute son importance dans la mesure où les deux cités dont parle Augustin sont encore d’actualité, ce sont les lieux où chacun de nous se reconnaît. C’est le lieu de combat entre la chair et l’esprit. Tandis que certains prétendent avoir leur indépendance et leur autosuffisance dans la cité terrestre, d’autres trouvent dans l’espérance des religions une satisfaction temporaire en attendant la vraie récompense dans le royaume des cieux.

L’Eglise ne cesse d’affirmer sa transcendance radicale vis à vis des cités de ce monde par rapport à tout régime politique et refuse d’identifier la cité de Dieu à quelques régimes politiques que ce soit passé, présent ou à venir. Tous ceux qui veulent vivre sans Dieu tel qu’on le constate actuellement ont-ils vraiment la tranquillité de l’âme ? En tout cas le retour au religieux de toute sorte tel qu’on le constate montre qu’il y a dans l’homme un manque qui est celui de Dieu. Augustin invite aussi à réfléchir sur les relations internationales, les guerres en particulier. Si tous les citoyens étaient chrétiens, la cité terrestre ne pourrait-elle pas parvenir à une meilleure situation ? Même si l’on est conscient que « ce n’est que dans les cieux que nous est promis ce que nous cherchons sur terre »[16].

Augustin nous laisse aussi un message d’actualité sur les cultures. En lui se rencontrent deux grandes civilisations : occidentale et orientale. Il fut un témoin de la rencontre de diverses cultures (gréco-romain, païenne et chrétienne). Son œuvre mérite d’être intégrée dans toute base de dialogues interreligieux et interculturel. « Son africanité, sa romanité et son universalité constituent un repère marqué par le respect mutuel fondé sur les valeurs communes de l’unique famille humaine »[17].
Il est toujours présent et sa pensée est toujours active dans le courant existentialiste chrétien.
V.2. Critique de l’oeuvre

Certains philosophes comme Bossuet, Kant, Hegel s’opposent à Augustin et considèrent que son oeuvre est une déshellénisation profonde. Toute la difficulté d’interprétation de la cité de Dieu vient du fait que dans les deux cas, Augustin emploie le même mot, « civitas » cité. La tentation est forte d’assimiler purement et simplement la cité terrestre avec l’état gouverné par le diable ou du moins abandonné aux puissances du mal, et la cité céleste à l’église en tant qu’institution. Mais les choses sont moins simples dans la pensée d’Augustin. L’opposition entre les deux cités est d’abord d’ordre spirituel et ne se ramène pas à l’affrontement entre deux institutions temporelles.Une autre difficulté est d’y départir les différentes résonances : politique, culturelle et religieuse car tout est confus dans l’œuvre.
CONCLUSION
Notre travail a consisté à parcourir le livre 1 de la cité de Dieu. Ce livre nous a permis de relire l’histoire de la chute de la glorieuse de Rome entremêlée de problèmes politiques où le principal enjeu est le pouvoir religieux. Il occupe une place de choix dans l’ouvrage. Les différentes résonances politique, culturelle et religieuse nous ont permis de parler de la sépulture, des rites aux dieux et du divertissement.
Dans l’itinéraire qui nous avait fait remonter des formes les plus vulgaires du paganisme à ses formes les plus sublimes St Augustin nous conduit à la personne du Christ lui-même. La cité de Dieu se prononce pour l’inévitable coexistence de deux cités pourtant profondément opposées dans leur principe.
Augustin ne voit pas dans l’histoire un processus de décadence de la cité terrestre contre un progrès inéluctable pour la cité céleste. Les deux cités croissent côte à côte, s’entremêlant inextricablement, chacune développant les conséquences de son principe. L’histoire est la tension croissante et l’imbrication toujours plus grande des deux cités, seul le jugement dernier donc la fin de l’histoire permettra de séparer le bon grain de l’ivraie. Et dans les deux cités, la quête du bien et le désir du bonheur sont toujours à l’origine de toute action humaine.
BIBLIOGRPHIE :
1 - Augustin st., La cité de Dieu, Paris, éd. du Seuil, Mai 1994
2 – Augustin st., Première catéchèse, (19, 31)
3 – Magazine littéraire, St Augustin- la passion de la philosophie, n°439 Fev. 2005
4 – Encyclopaédia Universalis, vol2, Anneaux. Ed. Baroque, Paris, 1987
5 – J. DORE (sous la dir.) évêque de Strasbourg, Le livre des merveilles, Paris, MAME/PLON, 1999
6 – G. DUROZOI et A. ROUSSEL, Dictionnaire de philosophie, Paris, Nathan, 1990


MUNYANZIZA Pierre Célestin
Missionnaires des Sacrés Cœurs
de Jésus et de Marie
Emails : cepimsscc@yahoo.fr
cepimsscc@hotmail.com
Site internet : http://munyanziza.blogspot.com/

[1] Sous la dir. de Mgr J. DORE évêque de Strasbourg, Le livre des merveilles, Paris, MAME/PLON, 1999
[2] AUGUSTIN, Première catéchèse, 19, 31.
[3] Idem, 20, 32.
[4] Augustin st., La cité de Dieu, Paris, Seuil, 1994, p
[5] Idem, p.4
[6] Ibid, p.10
[7] Ibid, p.11
[8] Ibid, p.56
[9] Ibid, p.24.
[10] Ibid, pp. 57-58.
[11] G. DUROZOI et A. ROUSSEL, Dictionnaire de philosophie, Paris, Nathan, 1990, p.284
[12] Augustin st., opcit, p.61
[13] Ibid, p. 18.
[14] Encyclopaédia Universalis, vol2, Anneaux. Ed. Baroque, Paris, 1987
[15] Magazine littéraire, St Augustin- la passion de la philosophie, n°439 Fev. 2005, p.56

[16] Http: www. Immediatement.info/spip.php? article125
[17] Idem.

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