domingo, 3 de enero de 2010

Anthroplogie: Le phénomène humain




UNIVERSITE CATHOLIQUE D'AFRIQUE CENTRALE
INSTITUT CATHOLIQUE DE YAOUNDE
FACULTE DE PHILOSOPHIE
PREMIERE ANNEE


Anthropologie philosophique.

Exposé sur Teilhard de Chardin.

Le Phénomène Humain
Travail présenté par :
MUNYANZIZA Pierre Célestin
Missionnaires des Sacrés Cœurs
de Jésus et de Marie
Emails : cepimsscc@yahoo.fr
cepimsscc@hotmail.com
Site internet : http://munyanziza.blogspot.com/
au


Professeur : NDEBI BIYA

Année académique 2006/2007

Exposé sur Teilhard de Chardin.
Le phénomène humain

Plan de l’exposé :
0. INTRODUCTION ET BIOGRAPHIE DE L’AUTEUR.
1. LA PREVIE.
a. L’étoffe de l’Univers.
b. Le Totum et le Quantum.
c. Le Dedans et le Dehors.
2. LA VIE.
a. L’apparition de la Vie.
b. L’expansion de la Vie.
c. L’arbre de la Vie.
3. LA PENSEE.
a. L’origine de la Pensée.
b. La Noosphère.
c. La Terre moderne.
4. LA SURVIE.
a. La montée de la conscience et le Point Oméga.
b. La terre finale.
5. LA PHILOSOPHIE DE TEILHARD DE CHARDIN
6. LA CONCLUSION.

0. INTRODUCTION.

A toutes les époques, l'Homme a cru qu'il se trouvait à un "tournant de l'Histoire". Et, jusqu' au certain point, pris sur une spire montante, il ne se trompait pas. Mais il est des moments où cette impression de transformation se fait plus forte et devient particulièrement justifiée. Et nous n'exagérons certainement pas l'importance de nos existences contemporaines en estimant que sur elles un virage profond du monde s'opère, au point de les broyer. Quand ce virage a-t-il commencé ? Impossible, bien entendu, de le définir au juste. Comme un grand navire, la masse humaine ne modifie que graduellement sa course.

Dans son ouvrage "Le Phénomène humain", Teilhard de Chardin, géologue et paléontologiste du 20ème siècle, nous décrit en large les résultats de son étude sur cette immense et inépuisable pensée de l'évolution de l'être humain. Teilhard, le 4ème des onze enfants, naquit le 1er mai 1881 à Auvergne en France.

Il commença sa formation à l'Ecole des Chartres, puis à 11ans il entra au collège des jésuites de Mongré où il fait des solides études en Humanités. A 18 ans, Ce brillant élève part pour Aix-en-Province ou il entre, le 20 mars 1899, au noviciat des jésuites. Le 25 mars 1901, il fait ses premiers vœux de jésuite et commence ses études littéraires. A Saint-Louis de Jersey, il passe trois années dans les études philosophiques, puis s'en va pendant trois ans enseigner la physique et la chimie au collège de Caire et revient pour quatre ans en Angleterre étudier la théologie à Ore Place. C'est là que, le 24 août 1911, il fut ordonné prêtre.

Le Père Teilhard fut envoyé en 1912 au Muséum de Paris chercher sa voie sous la direction du paléontologiste Marcellin Boule et en septembre 1914, partit pour son "troisième an" vite transformé en une épreuve qui, plus durement et plus longuement, le forma, la guerre. Il n'avait pas fait de service militaire, mais un Conseil de Révision le jugea, en décembre 1914, bon pour le service. Il met alors tout en œuvre pour ne pas rester à l'arrière, tant si bien que, dès janvier 1915, il part pour le front comme brancardier de 2ème classe au 4ème régiment mixte de zouaves et tirailleurs. Toujours là, sous les obus, dans la boue, entre les barbelés, il s'en va recueillir les blessés et les morts. Un soir, après l'échec d'une attaque, le colonel venait de désigner une patrouille pour aller chercher devant le nid de mitrailleuses le corps d'un capitaine : il réclame pour lui seul cette mission et revient au petit jour portant le corps de l'officier. Il ne reçut pas la moindre égratignure de toute la guerre, ne voulut pas d'autre grade que celui de caporal, mais fut obligé d'accepter les décorations, croix de guerre, médaille militaire etc. Dans les intervalles de la bataille il regarde, non pas de plus près, mais avec plus d'attention, ces parois de terre entre lesquelles il vit, et cette étude est si intéressante qu'il en reprendra quelques éléments dans sa thèse de doctorat.

Démobilisé en mars 1919, le Père Teilhard va entrer dans sa trente-neuvième année : sa carrière scientifique commence. Il retrouve le laboratoire de Boule tout en préparant sa licence, 1919 et 1920, et sa thèse de doctorat ébauchée dans les tranchées des environs de Reims. Son intérêt le portait surtout vers les fossiles humains et à défaut des fossiles humains, il entreprit l'étude des mammifères du Tertiaire qui lui feraient mieux connaître l'environnement du rameau hominien et peut-être son origine. Il poursuit son itinéraire de recherche sur les fossiles en Chine où il travailla dans un service géologique américain de Pékin vers 1929, puis entreprit sa recherche à Paris, à New York, en Ethiopie, en Malaisie etc. Cette traversée permit au Père Teilhard de faire quelques observations intéressantes du point de vue géologique, en même temps que d'autres, plus personnelles, du point de vue humain et religieux. La guerre de 1939 le trouve en Chine en met un point à ses expéditions sur le terrain. Il occupe ses loisirs forcés à des travaux de musée et à la composition de son ouvrage, Le phénomène humain. En 1946, il quitte définitivement Pékin pour Paris où il est nommé en 1947, directeur de Recherche au C.N.R.S., et il entre en 1951 à l'Académie des Sciences. Profondément attaché à la vie religieuse, il n'envisage jamais d'agir contre la volonté de ses supérieurs et de laisser imprimer un ouvrage arrêté par la censure : il peut toujours se dire "fils d'obéissance". Sa bonne foi est totale et ne paraît pas avoir été mise en doute même par ceux qui l'ont le plus attaqué. "Je suis décidé à tout sacrifier, plutôt que de porter atteinte, en moi ou autour de moi, à l'intégrité du Christ". Le 10 avril 1955, au soir de Pâques dans un salon de New York, il causait avec des amis avant l'heure du thé. A l'instant où il se dirigeait vers la table, une crise cardiaque le terrassa et il s'écroula sur le plancher. "Que s'est-il donc passé ? Où suis-je ? " On essaie de le rassurer : "Cette fois, je sens que c'est terrible !" Ce furent ses dernières paroles.

Voilà ainsi donc qu'au prix de ce que nous endurons, un pas de plus, un pas décisif de la Vie, est en train de se faire en nous et autour de nous. Il y a eu des premiers Hommes pour voir nos origines, il y en aura pour assister aux grandes scènes de la Fin. La chance et l'honneur, de nos brèves existences à nous-mêmes, c'est de coïncider avec une mue de la Noosphère.

En ces zones confuses et tendues où le Présent se mêle au Futur, dans un Monde en ébullition, nous voici face à face avec toute la grandeur, une grandeur jamais atteinte, du Phénomène Humain. Ici ou nulle part, maintenant ou jamais, dans ce maximum et à cette proximité, nous pouvons espérer, mieux qu'aucun des esprits qui nous ont devancés, mesurer l'importance et apprécier le sens de l'Hominisation. Ainsi, L'homme ne saurait se voir complètement en dehors de l'Humanité ; ni l'Humanité en dehors de la Vie, ni la Vie en dehors de l'Univers. D'où le plan essentiel de ce travail : la Prévie, la Vie, la Pensée, ces trois éléments dessinant le Passé, et commandant pour l'avenir la Survie, une seule et même trajectoire : la courbe du Phénomène humain.

I. LA PREVIE.

Déplacer un objet vers l’arrière dans le Passé équivaut à le réduire en ses éléments les plus simples. Cette partie qui comme le mot l’indique la Prévie c’est-à-dire ce qui a précédé notre vie, vient nous montrer plutôt scientifiquement une suite évolutive de l’espèce humaine au milieu des autres animaux. Cela est défini plus exactement par la capacité intérieure de l’homme de pouvoir se détacher des autres animaux sur l’Arbre de la Vie.

a. L’étoffe de l’univers

Dans une perspective nouvelle, le monde apparaît comme une masse en cours de transformation. Cela s’explique dans ce que Teilhard de Chardin appelle trois faces de la matière : Pluralité, Unité et Energie. Pluralité s’explique en petites particules comme plusieurs gouttelettes de pluie ou comme du sable. Ces particules composées de la Pluralité sont appelées des Atomes et suite à leur collectivité, l’univers devient une entité cosmogénèse. L’unité, quant à elle, est basée plus particulièrement sur ce qui est esprit. Energie est la mesure de tout ce qui se passe dans le mouvement d’un atome vers un autre en cours de transformation. L’Energie est unifié de puissance et d’expression de toute la structure de l’atome. En science, l’Energie est la plus primitive forme de base de la création vers une nouvelle création de l’univers.

b. Le Totum et le Quantum

Le Totum et le Quantum sont universels et tendent à s’exprimer et à se définir en cosmogénèse.
Le Totum c’est la représentation de l’univers en morceau, en partant d’un et d’un même système, jamais répété en lui-même d’un point à un autre, ne représentant qu’une unique personnalité. C’est une forme de représenter tout l’univers à partir d’une seule donnée ou d’un système individuel.
Le Quantum quant à lui, exprime un système de représentation qui repose sur toute l’existence en globale, la capacité d’action (d’énergie) de toute créature. Partant de ces deux systèmes représentations de l’univers, on constate considérablement l’évolution de la Matière. En effet, cette matière se révèle lui-même en nous dans un état de genèse ou de commencement. Chaque mouvement évolutif sur l’Arbre de la Vie est très significatif, ce qui est gagné sur une branche est perdu chez l’autre, l’univers se représente en lui-même comme un Quantum, car son évolution se mobilise toujours sur l’accroissement continuel de la perfection de ce qui a été depuis les commencements.

c. Le dedans et le dehors.

Le dedans, selon Teilhard de Chardin, c’est l’existence d’un état de conscience, de la capacité de pouvoir sortir de soi-même, suite à une force tangible d’Energie. C’est de cette définition que Teilhard parvient à constater que le Dedans est uniquement réservé aux espèces humaines, car celles-ci sont les seuls qui sont douées d’une puissance intérieure. Chez l’animal, on observe toujours cette absence d’une force intérieure. C’est pourquoi à cause de leur inconscience, de leur manque de réflexion, les animaux restent toujours dans l’état de pré-vie. C’est pour cela qu’existe le Dehors pour les êtres non humains. Cependant, il est à signaler qu’en dehors de cette Energie Puissante de l’homme, existe une autre sorte d’énergie qu’on peut attribuer à tous les êtres, c’est l’énergie dont Newton et autres physiciens feront l’étude. Cette énergie est située effectivement dans le Dehors de choses d’après Teilhard.

2. LA VIE

Apres la Prévie, dont l’étude s’est appuyée principalement sur la matière tant en considérant le dedans et le dehors. Nous arrivons à la phase de la Vie où l’Apparition et l’expansion font ici l’objet de notre attention.

a. L’apparition de la vie

Suite à la dynamique de la terre juvénile, rien ne manque pour le commencement de la Vie : le monde minéral et le monde animé.
La Vie commence avec la cellule d’après la vision matérialiste du dehors. Celle-ci est le grain naturel de Vie, tout « comme l’atome est le grain naturel de la matière inorganisée. »[1]
La cellule occupe donc une place importante dans le Pas de la Vie. Même si elle demeure encore énigmatique à nos yeux quant à sa division et son rapport avec l’hérédité. La cellule est considérée comme un micro-organisme. (Méta molécules)

Teilhard de Chardin trouve que « nous nous sommes trop habitués à penser la cellule
commun un objet sans antécédents ».[2] Or à travers la cellule c’est le Monde moléculaire qui affleure pour se perdre plus tard au sein des constructions plus élevées de la Vie. (Elles affluent dans nos veines). Comme l’Homme se fond anatomiquement dans la masse des Mammifères qui le précède.
Il fait objection sur le transformisme de Darwin et de Lamarck. En effet depuis leur temps nombreuses trouvailles sont venues établir l’existence des formes de passage que postulait la théorie de l’évolution.

b. L’expansion de la vie

Pour décrire la monté de la Vie, le biologiste se voit amené à suivre la méthode du physicien consistant pour étudier une onde, à commencer par le calcul d’une pulsation d’une particule afin de généraliser le résultat. C’est-à-dire qu’il va étudier les traits expressifs et lumineux, dégager l’allure générale prise par la multitude des progrès individuels, ensuite analyser les procédés imaginés par la vie.
Dans l’expansion de la Vie, trois chefs principaux contiennent et définissent la substance :
1. les mouvements élémentaires de la Vie
2. la ramification spontanée de la masse vivante
3. l’arbre de la Vie

1- les mouvements élémentaires de la vie

- Le premier mouvement est la reproduction.
A la base du processus entier par lequel se tisse autour de la Terre l’enveloppe de la Biosphère, il y a le mécanisme de la reproduction. Toute cellule se divise à un moment donné par « Scissiparité »ou « Karyokinèse » pour donner naissance à une cellule nouvelle et ainsi de suite, par simple procédé imaginé par la nature pour assurer la permanence de l’instable dans le cas des vastes édifices moléculaires. La Vie en se défendant ainsi se multiplie.
Le second mouvement est la multiplication
Par le seul fait qu’elle se dédouble et que rien ne peut l’empêcher de le faire continuellement la Vie possède une force d’expansion aussi invincible que celle d’un corps qui se dilate ou se vaporise. Alors que la matière trouve son point d’équilibre dans son volume. Plus le phénomène de division cellulaire s’étend et plus il gagne en virulence comme un feu constructeur et dévorateur.
Il y a ensuite la rénovation
La reproduction double la cellule Mère et par le mécanisme inverse de la désagrégation chimique, elle multiplie sans émietter. En même temps transforme ce qu’elle visait à prolonger. Ainsi l’élément se coince et se fige dans son évolution. Mais continue le re-ajustement intérieur.
Suite à cette étape, il y a la conjugaison. C’est à cette étape que nous pouvons admirer comment grandit et se sublime par évolution de la cellule à l’Homme, la dualité de sexe. Puis il y a la phase d’association, l’additivité dirigée. (L’orientation vers la forme verticale). On va des micromolécules aux macromolécules. « C’est la forme dynamique et seule complète de l’hérédité. On a ici ascension de la Vie. Nous arrivons donc au deuxième point principal.

2- la ramification spontanée de la masse vivante

Jusqu’ici la Vie n’est ni confus, ni continue. Elle apparaît comme un ensemble de fragment divergents et étagés : classes, ordres, famille, genre ; espèces. La Vie se segmente en avançant. Elle se rompt spontanément par expansion, en larges unités naturelles hiérarchisées. Elle se ramifie. Considérons ici deux grands moments.

- Agrégation de croissance

Teilhard de Chardin entend ici « le fait nouveau et inattendu q’une dispersion de type simple se produit précisément là où le jeu des chances laisserait le plus craindre un enchevêtrement compliqué »[3]. Lorsque les lignées parviennent à un certain degré de liaison mutuelle, elles s’isolent en gerbe close impénétrable aux autres. Et cette association évolue désormais pour elle-même de façon autonome. « L’espèce est individualisée. Le phylum est né » (C’est une maille de la Vie en évolution. Réalité collective dynamique).Elle s’épanouit ainsi librement.

- Epanouissement de maturité

T. de Chardin part de l’idée qui prend corps dans une théorie ou un mécanisme provisoire. Puis il y a des modifications rapides, jusqu’à une mise à point à peu près définitive. A ce niveau la nouvelle création entre dans sa phase d’expansion et d’équilibre. Exemple : On part de la bicyclette à l’avion / De la cellule à l’homme
C’est le cas similaire pour la courbe de croissance suivie par les rameaux vivants. Au départ le phylum correspond à la « découverte » d’un type organique nouveau et ainsi de suite il va progresser jusqu’à atteindre le maximum de sa taille et sa stabilité. C’est l’épanouissement du phylum par « simple dilatation » ou épaississement de sa tige initiale.

C. L’ arbre de la Vie

Il est constitué de trois principales parties : les grandes lignes, les dimensions et l’évidence. Les grandes lignes

Elles sont caractérisées de plusieurs sous-ensembles, mais nous ne retenons ici que trois points :
- une unité quantitative d’évolution : la nappe des mammifères.
Bien que l’humanité paraisse encore « immature » c’est-à-dire des mammifères, ceux-ci forment à la fois un groupe adulte et mature, qui s’est pleinement épanouit au cours du tertiaire.
D’un point de vue évolutif les Mammifères placentaires constituent ce que T. de Chardin nomme Biote c’est-à-dire regroupement verticillaire dont les éléments se supportent et se complète mutuellement pour subsister et se propager. Ce sont les herbivores- rongeur prenant leur nourriture sur la branche végétale. Puis les insectivores parasitant similaire la branche de la Vie. Puis les carnivores, subsistent les uns des autres.
L’homo sapiens appartient à l’ordre des primates de la classe des mammifères. L’homme est regroupé avec les singes dans le sous ordres des hominiens ;
Quant à la nappe de nappes : les tétrapodes
Elles servent à compter le temps d’apparition à partir de mammifères (élargir et prolonger vers le bas notre vision de l’Arbre de Vie). On a : les reptiles du secondaire (Dinosaures), les herbivores, les carnivores.
La branche des vertébrés est constituée de poissons
Ici il y a plusieurs nappes de différentes variétés. C’est ici qu’apparaissent tous les quadrupèdes et tous les poissons.


3. LA PENSEE.
a) La naissance de la Pensée.

L'homme présente un paradoxe toujours mystérieux tant que la Science ne lui a pas encore trouvé une place dans ses représentations de l'Univers. La Physique est arrivée à circonscrire provisoirement le monde de l'atome. La Biologie est parvenue à mettre un certain ordre dans les constructions de la Vie. C'est à partir de ces données scientifiques que l'Anthropologue peut expliquer à son tour la structure du corps humain et certains mécanismes de sa physiologie. Au point de vue scientifique, l'homme est pris pour un animal à la suite de son anatomie qui n'est pas loin de celle des animaux.
L'incertitude règne toujours chez les scientifiques concernant l'existence d'un sens, et à fortiori d'un axe défini à l'évolution. Si l'on veut trancher cette question de la supériorité de l'Homme sur les Animaux, il nous faut écarter résolument dans le faisceau des comportements humains, toutes les manifestations secondaires et équivoques de l'activité interne, et se placer en face du phénomène central, celui de la Réflexion.

La Réflexion comme le mot l'indique, est "le pouvoir acquis par une conscience de se replier sur soi, et de prendre possession d'elle-même comme un objet doué de sa consistance et de sa valeur particulières : non plus seulement connaître mais se connaître, non plus seulement savoir, mais savoir qu'on sait"[4]. Par cette individualisation de lui-même au fond de lui-même, l'élément vivant, jusque-là répandu et divisé sur un cercle diffus de perceptions et d'activités, se trouve constitué, pour la première fois, en centre ponctiforme, où toutes les représentations et expériences se nouent et se consolident en un ensemble conscient de son organisation.

Les conséquences d'une pareille transformation sont immenses : L'être réfléchi, en vertu même de son reploiement sur soi-même, devient tout à coup susceptible de se développer dans une sphère nouvelle. En réalité c'est un autre monde qui naît. Abstraction, logique, choix et inventions raisonnés, mathématiques, art, perception calculée de l'espace et de la durée, anxiétés et rêves de l'amour… Toutes ces activités de la Vie Intérieure ne sont rien autre chose que l'effervescence du centre nouvellement formé explosant sur lui-même.

C'est le fait de se trouver réfléchi qui constitue l'être vraiment intelligent. L'animal sait bien entendu, mais certainement il ne sait pas qu'il sait. Autrement il aurait depuis longtemps multiplié des inventions et développé un système de constructions internes qui ne sauraient échapper à notre observation. Par conséquent, un domaine du Réel lui demeure clos, dans lequel nous nous mouvons, mais où, lui, il ne saurait entrer. Une fossé ou un seuil infranchissable pour lui, nous sépare. Par rapport à lui, parce que réfléchis, nous ne sommes pas seulement différents, mais autres. Non pas simple changement de degré, mais changement de nature, résultant d'un changement d'état. Voilà exactement le sens de Dêmêtêr ; "la vie parce que montée de conscience, ne pouvait continuer à avancer indéfiniment dans sa ligne sans se transformer en profondeur. Elle devait donc devenir différente pour reste elle-même."[5]

Du moment que l'Evolution est transformation primairement psychique, il n'y a pas un instinct dans la Nature, mais une multitude de forme d'instincts, dont chacun correspond à une solution particulière du problème de la Vie. Le psychisme d'un insecte n'est pas celui d'un Vertébré, ni l'instinct d'un écureuil celui d'un chat ou d'un éléphant : ceci en vertu même de leur position à chacun sur l'Arbre de Vie. Par le fait même à voir se détacher légitimement un relief se dessiner une gradation.

Si l'instinct est grandeur variable, les instincts ne sauraient être seulement divers : ils forment, sous leur complexité, un système croissant, ils dessinent, dans leur ensemble, une sorte d'éventail où les termes supérieurs, sur chaque nervure, se reconnaissent chaque fois à un rayon plus grand de choix, appuyé sur un centre mieux défini de coordination et de conscience. Et c'est justement là ce que nous observons ; le psychisme d'un chien, quoiqu'on puisse dire, est positivement supérieur à celui d'une taupe où d'un poisson. Dans le mécanisme de l'Evolution, il est certain que chaque groupe zoologique s'entoure d'une certaine enveloppe psychologique : chaque type d'insecte, d'oiseau ou de mammifère à ses instincts propres. L'évolution saisit donc en même temps l'élément somatique et psychique de l'espèce.

Si l'histoire de la vie n'est, comme nous l'avons dit, qu'un mouvement de conscience voilée de morphologie, il est inévitable que, vers le sommet de la série, au voisinage de l'homme, les psychismes arrivent et paraissent à fleur d'intelligence. Les spiritualistes ont donc raison quand ils défendent si âprement une certaine transcendance de l'homme sur le reste de la nature. Les matérialistes n'ont pas tort non plus quand ils soutiennent que l'Homme n'est qu'un terme de plus dans la série des formes animales. Ils se rejoignent tous sur un point essentiel de l'Evolution qui est le changement d'état. Changement d'état d'abord, mais ensuite par le fait même, commencement d'une autre espèce de Vie. Discontinuité de continuité c'est-à-dire Recevoir –Maintenir –Acquérir –Reproduire – et Transmettre, telle se définit et se présente à nous, dans la théorie de son mécanisme, juste comme apparition première de la vie, naissance de la Pensée.

b) La Noosphère.

Plus la science sonde le passé de notre humanité, plus celle-ci en tant qu'espèce, se conforme aux règles et au rythme qui marquaient avant elle chaque bourgeonnement nouveau sur l'Arbre de la Vie. L'Homme-Espace échappe à notre science par les fragiles secrets de ses toutes premières origines. Ce qui nous préoccupe le plus, n'est-ce pas précisément ce qui pu se passer au cours de ces premiers mille ans ? Et bien plus encore ce qu'a pu marquer le premier instant ? Nous voudrions bien savoir quel a pu être l'extérieur de nos premiers parents.

En somme, l'homme, apparu au cœur des Primates, s'épanouit à la flèche de l'Evolution zoologique, et par conséquent il marque une transformation affectant l'état de la planète entière. Il est tout à fait remarquable qu'en l'homme, pour des raisons étroitement liées au pouvoir de réflexion, la transformation est accélérée. Constamment, dans chaque personne se développe, d'année en année, l'étincelle du réflexe. Quelque chose change dans notre atmosphère, au cours de l'histoire. Dans ce monde de la pensée qu'est la Noosphère, il est à remarquer que l'humanité est en pleine expansion vers la recherche de l'Absolu.

c) La terre moderne

L'évolution pour beaucoup de gens, ce n'est que le Transformisme ; et le Transformisme lui-même, ce n'est que la conception darwinienne. Les sciences naturelles ; la chimie, la physique, la sociologie et même les mathématiques et l'histoire des religions, (l'un après l'autre), tous les domaines de la connaissance humaine s'ébranlent, entraînés ensemble, par un même courant de fond, vers l'étude de quelque Développement. Une théorie, un système, une hypothèse, l'Evolution…? Non point : mais, bien plus que cela, une condition générale à laquelle doivent se plier et satisfaire désormais, pour être pensables et vrais, toutes les théories, toutes les hypothèses, tous les systèmes. Une lumière éclairant tous les faits, une courbure que doivent épouser tous les traits : voilà ce qu'est l'Evolution.
En somme, reconnue d'abord en un seul point des choses, puis étendue par force à tout le volume, inorganique et organique, de la Matière, l'Evolution est en train de gagner, que nous le voulions ou non, les zones psychiques du Monde.

Comment, en effet, incorporer la Pensée au flux organique de l'Espace-Temps sans être forcé de lui accorder, dans le processus, la première place ? Comment imaginer une Cosmogénèse étendue à l'Esprit sans se trouver du même coup en face d'une Noogénèse ? Non seulement la Pensée fait partie de l'Evolution à titre d'anomalie ou d'épi-phénomène : mais, l'Evolution si bien réductible et identifiable à une marche vers la Pensée que le mouvement de notre âme exprime et mesure les progrès même de l'Evolution. Bien plus encore, dans notre conscience, à chacun de nous, c'est l'Evolution qui s'aperçoit elle-même en se réfléchissant. Bref, l'éventail évolutif continue à nous toucher, dans mille phénomènes sociaux que nous n'aurons jamais supposés aussi étroitement reliés à la Biologie : dans la formation et dans le dissémination des langues, dans le développement et la différenciation des industries nouvelles, dans l'établissement et la propagation des doctrines philosophiques et religieuses etc.[6]

Malgré cela, toute la psychologie de l'inquiétude moderne est liée à la brusque confrontation avec l'Espace-Temps. Vraiment la moitié du malaise présent se transformerait en allégresse, si seulement nous nous décidions, dociles aux faits, à placer dans une Noogénèse l'essence et la mesure de nos modernes cosmogonies. Le long de cet axe, aucun doute possible. L'univers a toujours bougé et en ce moment même il continue à bouger. Mais demain bougera-t-il encore ?

4. LA SURVIE.
a) La montée de la conscience et le point Oméga.

Depuis qu'elle est née, la science a surtout grandi sous l'excitation de quelque problème de la Vie à résoudre, et ses plus sublimes théories eussent toujours flotté sans racines sur la Pensé humaine si elles ne s'étaient immédiatement mues, incorporées, en quelque moyen de maîtriser le Monde. De ce fait, la marche de l'humanité, prolongeant celle de toutes les autres formes animées, se développe, incontestablement dans le sens d'une conquête de la Matière mise au service de l'Esprit. Pouvoir agir pour agir plus. Mais, finalement et surtout, agir plus afin d'être plus.[7]

L'univers est nécessairement une grande homogène dans sa nature et ses dimensions. Or le serait-il encore si les tours de sa spire perdaient quoi qu ce fût de leur degré de réalité, de leur consistance, en montant toujours plus haut ? Plus profonde que l'Acte commun de vision où elle s'exprime, plus importante que la Puissance commune d'action dont elle émerge par une sorte d'auto-naissance, il y a, et il faut envisager, la Réalité elle-même constituée par la réunion vivante des particules réfléchies. Cela montre également que l'Etoffe de l'univers, en devenant pensante, n'a pas encore achevé son cycle évolutif, et que, par suite, nous marchons vers quelque nouveau point critique, en avant.

Sous l'effet de la Réflexion, et des reploiements que celle-ci entraîne, les chaînes se ferment, et la Noosphère tend à se constituer en un seul système clos, où chaque élément pour soi, sent, désire, souffre les mêmes choses que tous les autres à la fois. (Dessin au tableau du cône Espace-temps).

Une collectivité harmonisée des consciences, équivalente à une sorte de super-conscience. La terre non seulement se couvrant de grains de Pensée par myriades, mais s'enveloppant d'une seule enveloppe pensante, jusqu'à ne plus former fonctionnement qu'un seul vaste Grain de pensée, à l'échelle sidérale. La pluralité des réflexions individuelles se groupant et se renforçant fans l'acte d'une seule Réflexion unanime. L'Evolution, étant reconnu et admis comme une montée vers Conscience, doit culminer en avant dans quelque Conscience suprême. Mais cette Conscience, justement pour être suprême, ne doit-elle pas porter en soi au maximum de ce qui est la perfection de la nôtre : le reploiement illuminateur de l'être sur soi ? Prolonger vers un état diffus la courbe de l'Hominisation, c'est uniquement vers une hyper-réflexion, c'est-à-dire vers une hyper-personnalisation, que la Pensée peut s'extrapoler, chacun devenant d'autant plus soi, et donc plus distincte des autres qu'elle s'en rapproche davantage en Oméga.[8]

En Oméga, par définition, s'additionne et se ramasse, dans sa fleur et son intégrité, la quantité de conscience peu à peu dégagée sur Terre par la Noogénèse. Ce point est acquis. C'est un centre distinct rayonnant au cœur d'un système de centres où les parties se perfectionnent et s'achèvent dans tout ensemble organisé. C'est un groupement où personnalisation du Tout et personnalisation élémentaires atteignent leur maximum, sans mélange et simultanément autonome. Il serait donc faux de représenter simplement Oméga comme un centre naissant de la fusion des éléments qu'il rassemble ou les annulant en soi. L'oméga c'est un foyer central, nécessairement autonome. Sa fonction cosmique consiste à amorcer et à entretenir sous son rayonnement l'unanimité des particules réfléchies du Monde.

b) La terre finale.

Sans reploiement sur soi de la Matière, sans chimisme clos des molécules, des cellules et des rameaux phylétiques, il n'y eût jamais eu ni Biosphère, ni Noosphère. Dans leur apparition et leur développement, Vie et Pensée, sont, non seulement par accident, mais structurellement liées aux contours et au sort de la masse terrestre. Et par contre voici maintenant qu'en avant, pour entretenir et équilibrer la poussée des consciences, un Centre psychique de dérive universelle vient de nous apparaître, transcendant le Temps et l'Espace, et donc essentiellement estra-terrestre. Noogénèse montant irréversiblement vers Oméga à travers le cycle étroitement limité d'une Géogénèse. En un moment donné du futur, sous quelque influence tenant à l'une ou l'autre courbe, ou à toutes les deux à la fois, il est fatal que les deux branches se séparent. Si convergente soit-elle, l'Evolution ne peut s'achever sur Terre qu'à travers un point de dissociation. Ainsi s'introduit naturellement, et tend à prendre figure dans nos perspectives le fantastique et inévitable événement dont chaque jour passé nous rapproche davantage : la fin de toute Vie sur notre globe, la mort de la planète, la phase ultime du Phénomène humain.

Il y a néanmoins quelques pronostics à écarter. Lorsqu'on parle de la fin du monde, c'est toujours l'idée de malheur qui nous vient immédiatement à l'esprit. La vie dispose encore, pour se développer, de longues périodes géologiques. Par ailleurs, observée sous sa forme pensante, elle donne encore tous les signes d'une énergie en pleine expansion. Depuis que l'homme est apparu, la pression évolutive semble être tombée dans toutes les branches non humaines de l'Arbre de la Vie. Et maintenant qu'à l'Homme devenu adulte s'est ouvert le champ des transformations mentales et sociales, les corps ne changent plus appréciablement, ils n'ont plus à changer, dans la branche humaine ; ou s'ils changent encore, ce ne sera plus que sous notre industrieux contrôle.[9] Il se peut que, dans ses capacités et sa pénétration individuelles, notre cerveau ait atteint ses limites organiques, mais le mouvement ne s'arrête pas pour autant.

La fonction première de l'humanité sera toujours de pénétrer et d'unifier intellectuellement, de capter, de comprendre et de maîtriser encore plus, les énergies qui l'entourent. Aucun danger pour elle de se heurter à une limite extérieure dans ses épanouissements. Rien ne saurait apparemment sur terre ni saturer notre besoin de savoir, ni épuiser notre pouvoir d'inventer. (dit le P Teilhard dans le phénomène humain à la page, 312).


5. LA PHILOSOPHIE DU PERE TEILHARD DE CHARDIN.

L'étude des développements de l'homme préhistorique conduit Teilhard à une conception globale de la place de l'Homme dans l'univers. La clé de sa pensée repose sur un évolutionnisme optimiste qui s'efforce de concilier science et foi catholique. Les traits majeurs de cette évolution teilhardienne sont la convergence et l'unification. L'humanité rassemblée aspire efficacement à son unification réelle, accomplissant ainsi les promesses de solidarité et de surconscience contenue dans la genèse du monde. La pensée de Teilhard s'enracine dans une intuition de l'unité foncière du temps. Affolante et désespérante, la pluralité des choses et des êtres ne peut pas, selon Teilhard, être la vérité ultime du monde. Il est donc nécessaire qu'il y ait un projet, un dessein, un sens qui résolve l'énigme du monde. L'évolution qui a abouti à l'Homme va quelque part ; elle ne saurait être le résultat d'un processus hasardeux et aveugle.

Encore, la présente évolution spirituelle de nos espèces tendant vers le point Omega comme la fin ou comme la destiné devine de l’évolution humaine sur cette planète. Son théisme est réel et transcendant. En fin de compte, Dieu Omega et humain oméga s’uniront dans une synthèse mystique de l’unité spirituelle. Il tient ou soutient que lorsque l’âme des personnes se détache de cette planète et transcendant ou dépassant l’espace et le temps, elle est immergée dans Dieu Omega. La fin ultime de l’évolution est une dernière synthèse de l’humanité avec le Dieu Omega universel.
Son ouvrage principal, le Phénomène humain (1955), est une tentative pour mettre en forme une vision évolutionniste complète qui réponde aux problèmes scientifiques et religieux. Il interprète l'évolution comme un processus ayant un objectif dans lequel la matière énergie de l'univers a continuellement changé vers une complexité croissante. Avec l'émergence de l'humanité, l'évolution entre dans une nouvelle dimension. L'Homme, comme une flèche, désigne le sens de l'univers. Teilhard apparut comme un homme de foi et la méditation christologique eut sa place dans toute sa pensée. Pour Teilhard, il n'y a rien de profane pour qui sait voir ; tout est « milieu divin » ; tout peut être transformé, l'histoire étant le devenir de Dieu. L'évolution est croissance même du corps du Christ qui fait la consistance de l'humanité. Les étapes de l'évolution : cosmogénèse (naissance et développement de l'univers), biogenèse (de la vie) et oogenèse (de l'esprit) telles qu'il les décrit le conduisirent à voir une spiritualisation progressive de la matière dont l'Homme est la clé et Dieu le point initial et final, l'alpha et l'oméga, comme il est dit dans le livre de l'Apocalypse (XXII, 13).


6. CONCLUSION

Au terme de cet exposé, nous constatons avec conviction la réalité de l’évolutionnisme dans l’histoire de l’humanité. En effet le père TEILHARD de Chardin en tant que géologue et paléontologiste du 20e siècle pour qui l’attribution de penseur n’est pas de trop, d’après le Docteur en théologie N. M. Wildiers « a consacré le meilleur de lui-même à l’étude des problèmes qui se présentaient sur le terrain de sa spécialité ou se posaient à la suite de nouvelles découvertes. Il est hors doute que dans ces domaines il ait acquis une grande compétence et ait élargi nos connaissances ».

Ainsi par rapport à l’évolutionnisme, ayant voulu exprimer ses vues sur l’événement cosmique, son œuvre intitulé le phénomène de l’humain occupe une place centrale dans l’histoire de l’évolutionnisme créationnisme en raison de sa portée fondamentale.

De la Pré vie à la survie en passant par la Vie et la Pensée, nous assistons à une évidente progression qui nous mène jusqu’à la terre finale. Il aussi important de noter ici que si on ne peut parler du Père T. de Chardin sans faire allusion au point Oméga, c’est que sans toutefois s’étendre sur l’aspect christique de son œuvre « c’est pour le chrétien, après l’élaboration d’une vision complète du monde, il se pose un autre problème de la plus haute importance : celui de la synthèse entre cette vision du monde et les données de la foi ». Alors, depuis Thomas d’Aquin les théologiens sont tous d’accord qu’il y a harmonie entre l’ordre naturel et l’ordre surnaturel. Donc pour T. de Chardin comme pour Saint Paul de la Bible « le Christ est l’axe et la fin de tout l’évènement du monde, le point mystérieux Oméga vers lequel convergent toutes les forces montantes en sorte que la création entière lui apparaît en fonction du Verbe Incarné.

BIBLIOGRAPHIE
Þ Le phénomène humain, Pierre Teilhard de Chardin, Editions du Seuil, Paris 1955.
Þ Teilhard de Chardin, sa vie, son œuvre avec un exposé de sa philosophie, Presses universitaires de France, 108, Boulevard saint-Germain, Paris 1964.
Þ La montée de conscience, essai de synthèse de la pensée de Teilhard de Chardin, par Georges la Fay, collection point d'appui, les éditions ouvrières, Paris 1964.


[1] Phénomène humain, à la page 80
[2] Phénomène humain, à la page 81
[3] Phénomène humain, à la page 120
[4] Le phénomène humain, à la page 181
[5] Le phénomène humain, à la page 182
[6] Phénomène humain, aux pages 246 et 247.
[7] Le Phénomène humain, à la page 277.
[8] Le Phénomène humain, à la page 287.
[9] Le Phénomène humain, à la page 309

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